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L’histoire que vous allez lire dans quelques secondes se déroule à une époque où le nom de Jésus Christ le Messie n’avait encore jamais effleuré les oreilles de la Méditerranée. À l’époque ou l’idée même d’un Dieu unique n’avait pas encore écorchée les tympans des païens. Plusieurs religions polythéistes régnaient en Europe, seule région dont on connaît l’Histoire de l’époque. Nous avions donc dans l’Antiquité les Grecs, vénérant Zeus, Poséidon ou Athéna, les Romains, qui appelaient ces mêmes Dieux par d’autres noms, ou encore les Égyptiens qui avaient l’originalité d’avoir des Divinités n’appartenant qu’à eux : Osiris, Horus ou encore Seth. Mais d’autres sortes de « religions », si on peut les appeler ainsi, existaient. Celles qui croyaient en différentes magies. D’ailleurs, nous allons ici parler de l’une d’entre elles, la plus ancienne et la plus noble d’ailleurs. Celle qui existait bien avant l’arrivée des autres, la Magie Élémentaire…

Une grande partie de son histoire se déroule dans le Sud de la France actuelle que l’on appelait Gaule à cette époque, bien avant que les Romains ne l’envahissent. Bien que l’une prédomine, les Gaulois avaient leurs propres religions qui variaient selon les régions. Et se localisait donc au Sud du pays l’une de ces religions minoritaires. Dans cette région vivait un peuple à l’image de l’union parfaite, un peuple connaissant la magie dite Élémentaire ou Naturelle. Ils avaient même avec le temps appris à contrôler les éléments qu’ils adoraient, car eux adoraient l’Esprit, l’Air, le Feu, la Terre ou l’Eau et non d’étranges personnages aux pouvoirs multiples vivant au sommet d’une montagne inexplorée. À cette époque cinq cités qui possédaient chacune un temple de l’Élément vénéré avaient passé un accord pour une législation commune : Paralda, Cité de l’Air ; Pyrhum, Cité du Feu, Ordaphe, Cité de la Terre, Isaphil, Cité de l’Eau et enfin Vilisse Cité de l’Esprit. Cet accord était surtout un accord pour la paix entre leurs peuples, car on considérait que chaque peuple adorant un Élément particulier était un peuple à part entière. Mais il ne serait pas intéressant de relater ici l’histoire de la Magie Élémentaire si elle ne nous contait pas quelque chose qui aurait fait apparaître, disparaître, changer ou évoluer une chose ou une autre. Nous y arrivons…

Bien sûr, ces peuples étaient composés de magiciens qui optaient pour la paix – du moins au début –, mais ces magiciens étaient avant tout des êtres humains. Or, il est bien connu que l’homme, extrêmement imparfait, veut toujours plus qu’il n’en a, veut toujours contrôler tout ce qu’il peut, ou plutôt croit pouvoir, contrôler. Ce trait de caractère que tout être humain possède n’épargne personne et encore moins les Élémentalistes. Au fur et à mesure que les générations se succédèrent, ce magnifique sentiment de paix et d’égalité s’étiola dans le temps comme une poignée de poussière en pleine tempête. Les différences d’opinions à propos de l’égalité des cinq magies élémentaires vinrent naturellement se poser dans les pensées du peuple comme une abeille vient se poser sur une fleur. La situation devint vite instable : chacune des Cités souhaitait que l’on reconnaisse la supériorité de la magie qu’elle vénérait. Et bientôt, rumeurs et bruits qui courent se transformèrent en évènements plus graves. Ils s’envenimèrent pour rapidement devenir attaques détournées et agressions sans coupable. Pourtant, tous savaient que ces actes étaient dirigés par chacune des cités vers les autres pour des raisons diverses. Chaque victime affirmait que son agresseur était jaloux de sa puissance. Mais rien d’officiel ne se fit. Du moins, jusqu’à la décision de Vilisse.

En effet, rien ne se fit jusqu’au jour où la Cité de l’Esprit prit la décision officielle de se détacher de la législation créée il y a plusieurs décennies. Bien sûr, ce choix lui fit s’attirer les foudres de tous et les dirigeants de la cité de l'Esprit devinrent pour tous les chefs de complots responsables des agressions étranges ; "S'il part c'est soit qu'il est trop lâche pour affronter les remous actuels! Ou bien il a quelque chose à se reprocher...". Mais, comme Vilisse était maintenant séparée des autres cités, la législation ne pouvait plus faire remplacer celui qui dirigeait cette cité qui formait maintenant une société à elle seule. Bien que cette idée de séparation parut assez absurde aux populations et fut vécue comme une trahison, cela arrangeait bien les belligérants des quatre cités encore liées et la législation devint rapidement un souvenir et toutes les Magies Élémentaires qui formaient maintenant des clans se déclarèrent la guerre. Personne aujourd’hui ne sait réellement qui fut la seconde magie à se déclarer indépendante, ni la troisième, ni la dernière. On connaît simplement l’identité de la première. D’ailleurs, cette première magie à se déclarer indépendante, celle de l’Esprit, disparut rapidement. On n’entendit plus parler ni d’elle ni de ses adorateurs quelques mois après le début de la guerre. Beaucoup disent qu’affaiblie, elle a décidé de se retirer. Finalement, personne n’a réellement su ce qui lui est arrivé. Ce que l’on sait, c’est ce qui est arrivé après quatre ans de lutte acharnée, quatre ans durant lesquels le quatuor restant en guerre fit couler plus de sang que jamais en Gaule - n’oublions pas que cela se passe plusieurs années avant l’arrivée des romains. Donc, après ces longues et dures années, plusieurs sages des différents clans se réunirent secrètement pour trouver une solution. Il fut décidé que, quitte à ce que cela coûte encore plusieurs vies, quatre d’entre eux formeraient un nouveau gouvernement qui pourrait satisfaire les quatre clans et finalement, ils y arrivèrent au prix de plusieurs vies. Mais Rome arrivait aux portes de la Gaule et aucune des Cités ne pouvant se résoudre à la défaite, il fut décidé par ces sages que, pour conserver la Magie Élémentaire, il faudrait faire s’endormir tous les esprits des Élémentalistes et l’essence même de cette Magie Naturelle jusqu’au jour où, dans l’esprit de jeunes gens d’autres générations, les Magies Élémentaires seraient prêtes à refaire surface et continuer leur combat, celui qu’elles avaient arrêté pour pouvoir se conserver à travers le temps. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui, chez les rares connaisseurs du sujet, la Grande Décision. Grâce à tout le pouvoir qu’il restait, là, les quatre cités et tous leurs peuples disparurent du jour au lendemain, sans laisser aucune trace…

Nous voilà donc plus de deux milles ans après, au moment idéal : la Magie Naturelle est restée cachée durant plus de deux millénaires, a évité les guerres du Moyen Âge telles que les Croisades ou la Guerre de Cent Ans, celles menées dans toute l’Europe par Napoléon, mais aussi les affronts mondiaux de la première moitié du XXe siècle ainsi que la Guerre Froide. L’aube de ce nouveau millénaire est le moment adéquat et l’heure est venue de découvrir les Élus, ceux qui seraient assez dignes, assez puissants pour recevoir en leurs mains les pouvoirs des Élémentalistes disparus, des Élémentalistes qui ne sont plus qu’une légende à peine relatée dans quelques livres et cela assez peu précisément. Mais avec ce retour de la Magie Élémentaire sur Terre et plus exactement dans son lieu d’origine, sa ville de naissance du nom de Sinespirac, appellation inchangée depuis la conquête par Rome et choisie par les premiers prêtres du Panthéon parce qu'elle n'envoyait aucune vibration occulte, chose extrêmement rare voire impossible, revient aussi le combat que les membres des quatre clans menaient, car si les pouvoirs des anciens élémentalistes étaient réincarnés, une partie de leur conscience aussi. Ainsi les Élus peuvent ressentir la souffrance, la haine et le désir de venger ceux que l'on aimait, de leur millénaires prédécesseur. Pourtant, et ce probablement parce qu’elle avait déjà disparut à l’époque de la Grande Décision, la Magie de l’Esprit et sa cité Vilisse n’ont pas refait surface. Et, dans différentes portes cachées que seul un Élémentaliste du bon clan peut ouvrir, se cachent Paralda, Pyrhum, Ordaphe et Isaphil, les quatre cités élémentaires qui n’attendent que l’arrivée de leurs membres pour reprendre la lutte acharnée commencée il y a des siècles, des millénaires…